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Chapitre 20 Grand Evangile de Jean, Boek 1

Versets incompréhensibles pour Nicodème

Jean III, 13-15

1. Vois-tu, personne ne monte au ciel si ce n'est Celui qui est descendu, c'est-àdire le Fils de l'homme qui demeure toujours au ciel. Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l'homme soit élevé afin que tous ceux qui croient en Lui ne soient pas perdus, mais qu'ils aient la vie éternelle. Dis-moi, ne comprends-tu toujours pas ?»

2. Nicodème dit : «Cher Maître, comment ferais-je, comment le pourrais-je ? Il y a en Toi une sagesse toute particulière, comme je Te l'ai déjà dit ; je déchiffrerais plus facilement des hiéroglyphes que je ne puis comprendre Ta sagesse. Je dois T'avouer que si Tes actes ne m'attachaient à Toi, je Te prendrais facilement pour un fou ou un mauvais drôle ! Car jamais un homme sensé n'a parlé comme Toi. Mais Tes actes prouvent que Tu nous as été envoyé par Dieu pour nous enseigner, et qu'il doit y avoir en Toi la plénitude de la puissance et de la sagesse divines, sans lesquelles de tels actes seraient impossibles.

3. Mais l'une ne va pas sans l'autre. La puissance de Tes actes est divine, cher Maître, la sagesse de Ton enseignement sur cette terre doit l'être aussi, que je le comprenne ou non ! Je suis perdu si je reprends cette thèse que personne ne peut monter au ciel qui n'en soit descendu, si ce n'est le Fils de l'homme qui est au ciel. Cher Maître, depuis Enoch et Elie, aucun homme n'a eu le bonheur de monter au ciel. Tu seras peut-être le troisième ? Mais en quoi cela pourrait-il servir aux autres hommes qui ne pourront pas monter au ciel puisqu'ils n'en sont pas descendus ?

4. De plus, Tu dis que celui qui est descendu du ciel n'est sur terre qu'en apparence, mais, qu'en réalité, il est au ciel en même temps. Il n'y aurait donc qu' Enoch, Elie et Toi, probablement, qui puissent parvenir au Royaume de Dieu, et les millions de millions d'autres hommes peuvent rester éternellement dans la sombre humidité de leur tombe, où, par la grâce de Dieu, ils tomberont en poussière et seront réduits à rien.

5. Mon cher Maître, c'est donc pour un tel Royaume de Dieu que se confondent en remerciements les pauvres vers de terre qui se nomment risiblement des hommes. Tout le monde sait qu'il en est ainsi et qu'il en a toujours été ainsi. Deux ou trois hirondelles ne font pas l'été. Qu'ont donc fait Enoch et Elie pour avoir pu monter au ciel ? Il n'ont fait que ce qui était propre à leur nature céleste. Ils n'avaient aucun mérite, et selon Tes explications, ils n'ont pu monter au ciel que parce qu'ils en étaient descendus.

6. Tu vois qu'il y a bien peu d'espoir dans tout cela, et aucune consolation pour la pauvre humanité sur cette terre si rude. Mais, comme je Te l'ai déjà dit, il n'en reste pas moins que Ton enseignement est sage et divin. Pourtant, conviens-en, la thèse que je viens de débattre est pure folie aux yeux de la raison !

7. Ce n'est qu'une parabole, quand tu parles de cette élévation du Fils de l'homme, qui doit se manifester dans le désert comme le serpent d'airain dressé par Moïse. Pourquoi et comment tous ceux qui veulent la vie éternelle doiventils croire à cette élévation du Fils de l'homme élevé comme le serpent de Moïse ? Cela n'a aucun sens. Qui est ce Fils de l'homme ? Où est-il donc ? Que fait-il ? Vient-il du ciel comme Enoch et Elie ? Va-t-il naître bientôt ? Comment les hommes, qui ne le voient pas plus que moi, peuvent-ils croire en Lui ? Comment peut-il venir sur cette terre s'il est au ciel en même temps ? Où et quand sera-t-il élevé ? Sera-t-il alors l'imbattable Roi tout-puissant des Juifs ?

8. Vois-tu, cher Maître, cela sonne drôlement dans la bouche d'un homme qui veut montrer dans ses actes qu'il est plein de la puissance divine. Mais, comme je Te l'ai dit, je ne veux pas me laisser induire en erreur, bien que je Te prenne pour un grand prophète envoyé de Dieu.

9. Tu vois donc que je ne suis pas de ceux qui rejettent de prime abord tout enseignement qu'ils ne comprennent pas ; j'aimerais, cependant, que Tu me donnes de plus amples renseignements. Je ne puis Te comprendre ; toute la Judée et, spécialement la ville de Salem, dont je suis la principale autorité, a grande confiance en moi ; si je Te suis, Toi et Ta doctrine, la ville entière Te suivra, mais si je la rejette, la ville la refusera également. Aie donc la bonté de m'éclairer un peu !»

10. Je dis : «Tu as fait un long discours et tu parles comme un homme qui n'a aucun sens des choses célestes, mais il ne peut en être autrement, car tu es dans la nuit du monde, et tu ne veux pas voir la lumière qui est venue des cieux pour éclairer les ténèbres de la nuit de ce monde. Il semble que le jour va se faire en toi, pourtant tu ne vois pas ce que tu as sous le nez !».

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